Terre du Bout du Monde

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La Patagonie. Rien que le nom évoque des paysages infinis, des vents fous et une nature indomptée. Mon voyage a commencé au bout du monde, à Ushuaïa, cette ville mythique où la route s’arrête et où commence l’inconnu. Là-bas, j’ai eu le bonheur de barouder dans les montagnes alentour, sur des sentiers improvisés, parfois même là où aucun sentier n’existe. La plupart de ces sommets n’ont pas de nom. La nature y est brute, presque sauvage, et le vent, souvent excessif, devient un compagnon indispensable, comme s’il faisait partie de l’âme du lieu.

Après Ushuaïa, j’ai remonté la carte, traversant tour à tour le Chili et l’Argentine. Le détroit de Magellan fut une étape marquante : franchir cette étendue d’eau historique, en songeant au grand explorateur qui lui a donné son nom, c’est toucher du doigt l’histoire des navigateurs et des aventuriers.

Puis il y eut le glacier Perito Moreno. Majestueux, imposant, il avance lentement vers le lac, offrant un spectacle grandiose de glace bleutée. C’est l’un des rares glaciers au monde encore en expansion, et sa puissance silencieuse force le respect.

La Patagonie a été une révélation. Entre les mythiques Torres del Paine et l’impressionnant Fitz Roy, j’ai parcouru des paysages qui semblent sortis d’un rêve. Cette aventure n’aurait pas eu la même saveur sans les compagnons de route qui m’ont accompagné, rendant chaque étape plus riche.

Et puis, il y a eu les rencontres sauvages : le regard furtif d’un puma, la grâce des condors dans le ciel et l’étrangeté touchante des huemuls, ces cervidés endémiques.

Se perdre en Patagonie, c’est se trouver un peu soi-même. C’est accepter l’extrême, la solitude et la beauté pure. Et c’est, toujours, avoir envie d’y revenir.

Stéphane Sebastiani